EEVE – Enseignement Evalué, Visible et Effectif. Un projet d'établissement qui implique les enseignant-e-s dans le développement de la qualité


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Les voici, les quatre pionnières EEVE souriantes de l’École de Culture Générale de Fribourg, prêtes à vous faire part de leurs expériences avec la méthode EEVE ! Elles ont en effet été les premières enseignantes du secondaire II en Suisse romande à participer à la formation continue «EEVE – connaître votre impact sur l’apprentissage et faire évoluer votre enseignement».

EEVE est l’acronyme de „Enseigner et évaluer de manière visible et effective“. Les enseignant-e-s développent leur enseignement en donnant une visibilité à leurs cours et aux résultats atteints, participant ainsi au développement de la qualité de l’enseignement dans leur établissement. EEVE peut être déployé sur un semestre, à raison d’1.5 jour de formation en groupe restreint. La HEP du Nord Ouest (PH FHNW) a développé la méthode en collaboration avec le ZEM CES (anc. WBZ CPS) et accompagné avec succès plus de 150 projets d’enseignant-e-s en Suisse alémanique (1 ?).
 
Les projets présentés aux pages suivantes montrent comment aider des enseignant-e-s à gérer ce qui perturbe leur travail quotidien. Au début du processus, ils-elles conçoivent un projet EEVE et l’adaptent à leur situation d’enseignement, soutenus par des conseils reçus par e-mail par le coach EEVE et par des échanges entre collègues. Le projet est ensuite mis en œuvre de manière ciblée, et les résultats sont présentés en plénum.

Les principes de base d’EEVE :

- processus en 5 étapes, connexion entre la structure de l’enseignement et une analyse des résultats basés sur la récolte de données,

- adéquation entre l’enseignement individuel et les solutions proposées,

- activation et intégration des élèves dans le développement de l’enseignement.

« J’avais beaucoup de problèmes avec cette classe : ils critiquaient ma méthode d’enseigner, et essayaient de marchander la quantité de devoirs, les contenus des tests… L’ambiance de la classe s’est beaucoup améliorée durant le développement du projet et après » écrit l’une des enseignantes en conclusion de son projet EEVE. Découvrez ci-après le descriptif des quatre premiers projets EEVE réalisés en Suisse romande et laissez-vous inspirer !    

Application autonome des concepts pour la factorisation de polynômes (Mathématiques)

« J’ai beaucoup apprécié d’avoir participé à ce projet : le fait d’être dans un petit groupe, de pouvoir s’exprimer librement sans se sentir jugée était agréable. Le fait de ne pas être des enseignantes de la même matière a dynamisé les échanges et donné des idées différentes ».

Dans ce projet l’enseignante a comme but précis que la majorité des élèves d’une classe choisie au préalable réussisse à appliquer rapidement par écrit et sans aucune aide extérieure un algorithme donné sur un énoncé de problème de type reproductif. En outre, l’objectif est que 55% d’entre eux obtiennent un résultat juste. Pour mener un dialogue ciblé sur l’apprentissage en mathématiques, chaque élève est ensuite invité à auto-évaluer ses résultats et à les visualiser à l’aide d’une pastille sur une grille collec-tive. Lors de la rétroaction, le professeur se base sur ces données visibles et cherche avec les élèves comment assurer ou améliorer le rendement de l‘apprentissage au cours des séquences d’enseignement à venir.

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Exemple de visualisation de la collecte des résultats (4ème mesure sur 6)

Optimiser le rendement des cours magistraux par une prise de notes efficace (Pédagogie et Psychologie)

« Ce travail était surtout intéressant pour améliorer ma présentation de partie magistrale. C’était positif de ce point de vue-là. Je ne peux agir que sur mon comportement. »

L’enseignante formule le but suivant : « À la fin du projet, les élèves prendront des notes qu’ils pourront reformuler et réutiliser plus tard dans un autre contexte. » Après un travail de réflexion sur la prise de notes ainsi que trois séances de présentation orale de 15 minutes avec support PPT, 75% des élèves seront capables de noter huit mots clés et de les intégrer dans un résumé oral contenant les éléments essentiels en trois minutes. A la fin de chaque séance les élèves auto-évaluent leur capacité à prendre des notes suivant les critères définis au préalable par l’enseignante, figurant dans un tableau d’évaluation collectif. La visualisation des résultats soutient ensuite un dialogue ciblé entre le professeur et sa classe sur l’apprentissage de cette compétence.

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Tableau de collecte des données et de leur visualisation

Apprentissage de la mémorisation de vocabulaire en anglais par l’usage du logiciel QUIZLET (Anglais)

« J’ai obtenu que la classe passe le test. Tout le monde peut avoir 4 en moins de 15 minutes. Pour autant que le test soit un Quizlet test facile. (…) Les élèves savent que le vocabulaire est nécessaire, mais n’ont simplement pas envie de s’y mettre. »

Ici l’enseignante cherche au cours de son projet à élever le niveau du contenu des échanges oraux en binômes des élèves. Pour cela, il leur faut développer leur vocabulaire par la mémorisation à l’aide d’une application d’un corpus en lien avec les sujets discutés. Les apprenant-e-s vont utiliser QUIZLET pendant 15 minutes au début de trois cours sur une période de deux semaines. Le résultat escompté est que trois quarts des élèves connaissent cinquante des expressions tirées de leur manuel et testées sur l’application en classe. Les résultats individuels sont notés à la fin de chaque séance sur une grille d’évaluation affichée au tableau noir, afin de voir la progression générale et d’établir un dialogue motivant et constructif avec les élèves sur la base de ces données collectées.

Améliorer le transfert des connaissances de grammaire en français lors des productions écrites (Français)

« En plus de la visualisation (et surtout), les discussions avec les élèves suite à la réalisation de chaque exercice leur ont permis de formuler ce dont ils avaient besoin : exercices supplémentaires pour tel point de grammaire (ou, au contraire, le non-besoin de certains exercices), rappel théorique, autre mode d’apprentissage du vocabulaire en classe, etc. Cela m’a encouragée à poursuivre ce dia-logue riche autant pour leur apprentissage que pour mon enseignement, et a aussi contribué à instau-rer une meilleure relation enseignant-élève. »

Dans son projet EEVE l’enseignante part du constat que les élèves ne transfèrent pas leurs compé-tences en grammaire et en conjugaison (compétences maîtrisées lors d’exercices spécifiques) dans leurs productions écrites. En particulier, ils semblent ne pas être capables de relire leurs productions écrites efficacement pour identifier leurs erreurs (et les corriger, dans un deuxième temps). Elle for-mule alors le but à atteindre de la manière suivante : « Durant 4 séances réparties sur 9 semaines de cours au minimum 75% des élèves (18/24) sont capables, en 10 minutes, d’identifier et de corriger correctement au minimum 60% du nombre d’erreurs indiqué dans un texte donné. »
Pour cela, l’enseignante distribue un texte contenant un nombre d’erreurs spécifié, en lien avec les points de grammaire et de conjugaison travaillés dans l’unité en cours. Les élèves recherchent les er-reurs : ils les soulignent et les corrigent directement sur le texte (grand interligne). Enfin, l’enseignante distribue un corrigé (qui permet aux élèves plus rapides d’avancer plus vite). Ils corrigent eux-mêmes leur travail à l’aide d’un stylo de couleur et dénombrent séparément les erreurs correctement entourées et les erreurs correctement corrigées. Pour la collecte des résultats et leur visualisation les élèves vo-tent à main levée et l’enseignante coche elle-même sur le tableau ad hoc.

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Exercices et thèmes abordés lors des différentes mesures

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Tableau de collecte de résultats et de visualisation

L’enseignante conclut l’interprétation des résultats collectés en remarquant : « Même si les résultats ne semblent pas montrer une véritable progression, ce que les élèves ont moins bien réussi, ce sont les exercices les plus difficiles. Dans l’ensemble, ils ont tout de même progressé dans la relecture de leurs erreurs. Si cet aspect n’est pas vraiment quantifiable, je remarque une attitude différente de la part de certains élèves lorsqu’ils écrivent des textes en classe : ils s’interrogent sur la justesse ou non de tel accord et doutent moins de leurs capacités à relire leurs textes. »

Contacts et informations

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Florence Buchmann, coach EEVE vous donne volontiers des informations supplémentaires sur ces expériences ou sur EEVE en général.

Contact

Pascaline Caligiuri

Responsable du thème:
Pascaline Caligiuri

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Assistante:
Karin Fuchs

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